Canaliser la pensée pour de nouveaux
étudiants qui ont la soif d'apprendre et d'entreprendre est,
sans doute la plus grande difficulté qui soit, résidant
dans une espéce d'antagonisme primaire, dont pratiquement
tout le monde nie l'existence mais qui se confirme pourtant tout
au long de la scolarité.
Avec comme point de départ la première prise de note
souvent ressentie comme un moment décisif voire un premier
examen d'entrée, pour les novices, les nons initiés
ou ceux qui aprés avoir longuement médité sur
une vie déjà bien remplie, décident de prendre
d'assaut cette forteresse réputée imprenable "LA FACULTE"
; mais qu'importent les difficultés, l'essentiel étant
de monter jusqu'au pinacle, et bardé de ces nouvelles résolutions,
c'est avec une certaine fierté que l'on entre pour la première
fois en amphi en se disant : "ça y est, j'y suis" !...
Et, c'est là que tout commence, l'orateur "démarre"...
Alors on écrit sans trop comprendre pendant une heure, ouf...
une pause et c'est la grande discussion, toujours le même,
fil conducteur commun à tous : la rapidité de l'orateur.
Puis le cours reprend, la voix semble plus perceptible, les mots
s'inscrivent plus rapidement les phrases, semblent être plus
cohérentes et la fin du cours arrive assez vite pour que
tous le monde s'écrie : "déjà".
Les autres cours se passent quasiment de la même façon,
et la première semaine semble donner raison aux anciens,
qui s'empressent de préciser : "ça va vite, c'est
rapide, il faut faire le tri", ou encore "les fiches, rien de tel",
ou même, "par coeur c'est du par coeur". Ou enfin de quoi
casser le moral des plus ambitieux : " et encore là, ce n'est
que le début mais aprés, c'est 10 fois plus rapide
! "...
Le doute s'installe alors, et le maître mot est "galère"!
"Aucune méthodologie n'existe", diront certains, d'autres
préciseront "il faut retenir l'essentiel" ou encore "il faut
tenir compte du plan de cours", "si tu sais ton plan, tu as au moins
la moyenne" etc...
Pourtant une seule méthode existe, c'est celle que nous forgeons,
elle nous est propre, elle nous est personnelle, et ne peut convenir
ˆ d'autres. Un seul moyen pour y parvenir : Prendre et reprendre
des notes, lire et relire encore... Afin de tirer une espèce
de substance virtuelle qui nous semblera plus facile à distinguer
de l'ensemble du cours. De ce fait, lorsque l'orateur s'exprimera,
la matière semblera plus claire, et la difficulté
de compréhension n'existant plus, nous pourrons passer à
la 2ème phase : celle de la transcription quasi automatique.
Il
parait difficile de se familiariser avec cette méthode, car
pour qu'une information soit convenablement réceptionnée,
il faut qu'elle soit convenablement perçue et ce n'est pas
toujours le cas...
Il
faut donc : 1) Percevoir l'information convenablement
2) Réceptionner 3)
Transcrire sans déformer 4) Enregistrer
... et toute la méthode s'en
trouvera changée. En effet, les paroles de l'orateur nous
parviennent puis sont mémorisées, analysées,
classées, il faut donc, dans un laps de temps très
court, faire passer l'information afin de retranscrire celle-ci
très rapidement avant même que l'orateur ne passe à
la suivante. Et bien, cette gymnastique ne peut s'acquérir
qu'en fonction de la méthode personnelle que nous choisissons,
tel un coureur de fond qui, en début de saison, a du mal
à retrouver le rythme mais, au bout de 2 mois, ne ressent
plus aucune difficulté à accélérer et
à en changer.
Il faut donc faire preuve de patience et d'abnégation, mais
en aucun cas abandonner pour des problèmes qui nous
sont communs à tous, à des stades différents.
Il faut se dire, sans cesse, que si d'autres ont réussi,
il n'y a aucune raison de ne pas y parvenir.
(1) Philippe Trotta était étudiant
à Lille en seconde année (1999/2000) lorsqu'il fit ce
témoignage. |