Mettre son cerveau au rythme du cours : pas si desespéré !
par Philippe TROTTA (1)

        Canaliser la pensée pour de nouveaux étudiants qui ont la soif d'apprendre et d'entreprendre est, sans doute la plus grande difficulté qui soit, résidant dans une espéce d'antagonisme primaire, dont pratiquement tout le monde nie l'existence mais qui se confirme pourtant tout au long de la scolarité.

          Avec comme point de départ la première prise de note souvent ressentie comme un moment décisif voire un premier examen d'entrée, pour les novices, les nons initiés ou ceux qui aprés avoir longuement médité sur une vie déjà bien remplie, décident de prendre d'assaut cette forteresse réputée imprenable "LA FACULTE" ; mais qu'importent les difficultés, l'essentiel étant de monter jusqu'au pinacle, et bardé de ces nouvelles résolutions, c'est avec une certaine fierté que l'on entre pour la première fois en amphi en se disant : "ça y est, j'y suis" !...

         Et, c'est là que tout commence, l'orateur "démarre"...

         Alors on écrit sans trop comprendre pendant une heure, ouf... une pause et c'est la grande discussion, toujours le même, fil conducteur commun à tous : la rapidité de l'orateur.

         Puis le cours reprend, la voix semble plus perceptible, les mots s'inscrivent plus rapidement les phrases, semblent être plus cohérentes et la fin du cours arrive assez vite pour que tous le monde s'écrie : "déjà".

         Les autres cours se passent quasiment de la même façon, et la première semaine semble donner raison aux anciens, qui s'empressent de préciser : "ça va vite, c'est rapide, il faut faire le tri", ou encore "les fiches, rien de tel", ou même, "par coeur c'est du par coeur". Ou enfin de quoi casser le moral des plus ambitieux : " et encore là, ce n'est que le début mais aprés, c'est 10 fois plus rapide ! "...

         Le doute s'installe alors, et le maître mot est "galère"! "Aucune méthodologie n'existe", diront certains, d'autres préciseront "il faut retenir l'essentiel" ou encore "il faut tenir compte du plan de cours", "si tu sais ton plan, tu as au moins la moyenne" etc...

         Pourtant une seule méthode existe, c'est celle que nous forgeons, elle nous est propre, elle nous est personnelle, et ne peut convenir ˆ d'autres. Un seul moyen pour y parvenir : Prendre et reprendre des notes, lire et relire encore... Afin de tirer une espèce de substance virtuelle qui nous semblera plus facile à distinguer de l'ensemble du cours. De ce fait, lorsque l'orateur s'exprimera, la matière semblera plus claire, et la difficulté de compréhension n'existant plus, nous pourrons passer à la 2ème phase : celle de la transcription quasi automatique.

         Il parait difficile de se familiariser avec cette méthode, car pour qu'une information soit convenablement réceptionnée, il faut qu'elle soit convenablement perçue et ce n'est pas toujours le cas...

         Il faut donc :
1) Percevoir l'information convenablement
2) Réceptionner
3) Transcrire sans déformer
4) Enregistrer

... et toute la méthode s'en trouvera changée. En effet, les paroles de l'orateur nous parviennent puis sont mémorisées, analysées, classées, il faut donc, dans un laps de temps très court, faire passer l'information afin de retranscrire celle-ci très rapidement avant même que l'orateur ne passe à la suivante. Et bien, cette gymnastique ne peut s'acquérir qu'en fonction de la méthode personnelle que nous choisissons, tel un coureur de fond qui, en début de saison, a du mal à retrouver le rythme mais, au bout de 2 mois, ne ressent plus aucune difficulté à accélérer et à en changer.

        Il faut donc faire preuve de patience et d'abnégation, mais en aucun cas abandonner pour des problèmes qui nous sont communs à tous, à des stades différents. Il faut se dire, sans cesse, que si d'autres ont réussi, il n'y a aucune raison de ne pas y parvenir.


(1) Philippe Trotta était étudiant à Lille en seconde année (1999/2000) lorsqu'il fit ce témoignage. 

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