Avant
tout : prendre un bon petit dej. A éviter : les
haricots de toute sorte, surtout les flageolets, qui risqueraient
pendant l'épreuve de désobliger tes petits camarades
qui ne t'ont rien fait ! Toute préparation àl'ail
est aussi fortement proscrite, sauf si tu souhaites bénéficier
d'une rangée d'amphi pour toi tout seul ! Préparer
son sac : ne pas oublier tes crayons car, en général,
arriver les mains dans les poches ça aide pas. Si vraiment
tu en es arrivé à demander un stylo au prof, alors
demande lui aussi une cigarette car ta dernière heure a sonnée,
vu que déjà il te déteste ! La bouteille d'eau,
très important. Toutefois, essaye de te limiter à
un petit format, agréable et léger à transporter
et surtout, plus rapide... à évacuer, car, sinon,
avec le contenu d'une bouteille de 2 litres dans le corps, tu passeras
tellement de temps aux toilettes que t'auras fini de fumer la fameuse
cigarette, tout en composant ton exam sur du papier cul ! Enfin,
dans le sac, il faut quelque chose à manger... c'est
là que tout se décide...
Là,
il y a plusieurs écoles :
D'abord
l'école des casses pieds. Très reconnaissables,
ils ont avec eux un sac plastique Carrefour avec du coca et des
chips. Trés agréable les chips pendant que les autres
se concentrent, avec le coca en plus, pour les rots ! Nos chers
casses pieds, lorsqu'ils commencent à manger et à
boire, accompagnent leur pique-nique de petits bruits de la bouche
qui amènent ànos oreilles une musique certainement
moins délicate que celle qu'ils semblent écouter pendant
toute l'épreuve, vu qu'ils balancent en permanence leur tête
de haut en bas ! Comment veux-tu ensuite qu'ils aient une bonne
copie vu qu'on rédige de gauche à droite ! |
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Ensuite l'école des aventuriers. Pourquoi aventuriers
? Parce qu'ils aiment le risque, le véritable, celui où
la mission consiste à ne surtout pas tacher sa copie en mangeant
un Mars qui, à cause de la chaleur, aura légèrement
fondu. Lorsqu'ils le croquent à pleine dent , en tirant pour
en extraire un morceau, une ficelle de caramel se forme et s'allonge
menaçant la copie rédigée avec tant de soin.
En final, l'interessé s'est tricoté une saharienne
en caramel et il peut conserver sa copie comme patron !
Passons
au nerveux. Il n'est pas si loin du casse pieds à
la seule différence que, lui, est venu dans le but de réussir.
Cela l'obsède. Trop prêt, sans doute trop tôt,
il se décharge comme une batterie trop sollicitée.
Il devient vite incapable de fournir une copie correcte sans se
requinquer régulièrement. Il a donc besoin de sucre
pour tenir les 3 heures nécessaires. Pour cela, il aura naturellement
choisi les meilleurs bonbons : ceux qui sont entourés d'un
beau papier d'argent, bruyant à souhait au déballage.
Il les sucera en prenant bien soin d'ouvrir la bouche toutes les
30 secondes pour reprendre, non moins bruyamment, sa respiration.
Lui, cela le calme. Toi, tu te promets de ne plus jamais manger
de bonbons. Et puis, ça fait grossir : tant mieux pour ce
con ! C'est qu'en plus, le nerveux, lui, ne hoche pas la tête
comme le casse pieds. Non. Lui, il accompagne ses bonbons de petits
mouvements de jambe qui cogne inlassablement contre le pied de la
table et énerve tout le monde, même le prof qui déjà
ne s'était pas remis du culot de celui qui, au début
de l'heure, était venu lui demander un stylo et une cigarette
!
Il
y a le méticuleux, celui qui tente de tout prévoir.
Il a un sandwich vitaminé qu'il s'est fait confectionner
le matin même sur mesure en fonction de ses tests bio et de
la météo. Sa trousse est bourrée d'inutilités
pour le cas où : trois gommes crayon alors que l'on écrit
au stylo, la collection de feutres de chaque couleurs assorties
aux yeux de chaque prof, le compas pour faire le tour de la question,
l'équerre et le rapporteur pour redresser la situation, la
calculette pour calibrer chaque partie du plan, le couteau à
décacheter pour vérifier l'anonymat de sa copie, etc.
Le problème c'est qu'il passera la moitié de l'épreuve
à sortir un à un chacun des ustensiles de sa trousse
en les frappant sur la table d'un coup sec comme pour les compter
vu qu'il cherchera et recherchera cette foutue recharge d'encre
qu'il est certain d'avoir pris mais qu'il ne trouve pas. Forcément,
à un moment donné, l'ensemble roulera comme un seul
homme par terre et il devra tout recommencer ! Il finira par abandonner
puisque son stylo avait encore de l'encre ! Il en oubliera le sandwich
!
Il
y a aussi le genre premier de la classe. Lui, on ne sait
toujours pas, malgré les nombreux sondages effectués
sur le sujet auprès des autres élèves, si ce
n'est pas tout simplement celui qui énerve le plus. Non seulement
il n'arrive pas au dernier moment, comme tout le monde, mais il
arrive au contraire très en avance, t'accueillant avec empressement
par un joyeux "j'suis en pleine forme, moi. Et toi, ça
va ?", sa barre de maïs à la main... alors que
tu es au bord de vomir ton estomac et ce qu'il te reste de cervelle.
Chacun y a droit. Il répond spontanément aux questions
que tu ne lui poses pas et que tu n'oses te poser à toi-même,
de peur d'ébranler ce petit rien qui t'empêche de faire
demi-tour en courant. Lui, il poursuit calmement, étayant
ses explications d'articles et arrêts dont personne jusque
là ne connaissait l'existence. Grâce à lui,
t'en sais plus : tu sais que tu ne sais rien ! Le premier de la
classe a dans son sac de quoi tenir plus de 4 heures. Cela peut
sembler idiot puisqu'il ne lui faudra que 2h 30 pour terminer sa
copie, la lire, relire et rerelire, souligner les titres de différentes
couleurs et se ménager une pause de 10 mn, pendant l'épreuve,
pour manger, tout en lisant distraitement. Car, quand même,
ce n'est qu'un exam ! Alors il prend plus, pour se donner le choix,
suivant son humeur folâtre et délicate, quitte à
délaisser négligament, bien en vue sur sa table, la
barre chocolatée que, toi, tu convoites parce que tu l'as
justement oubliée !
Enfin,
il y a l'ingurgitateur. Celui-ci ne vient pas avec le sac
mais avec le caddie Auchan. Il ne peut passer un exam sans se goinffrer.
Que dis-je, s'empiffrer. Quand il prend sa feuille, on dirait qu'il
met sa serviette. Quand il se prépare à écrire,
en fait, il se met à table. D'ailleurs, à côté
de la copie, voisinnent le thermos, les biscuits, très secs
et croustillants (si possible... pour le bruit), les restes du gâteaux
de l'anniversaire de la grand mère, ainsi que ceux du rôti,
fourrés vaille que vaille dans un sandwich, garni raz la
gueule de cornichons, de mayonnaise et de ketchup. Si cette vision
ne suffit pas à t'écoeurer, l'odeur t'achève,
surtout si tu n'as pas pris la précaution d'apporter un vaporisateur.
A
ce petit jeu des caractères estudiantins, il faut aussi savoir
repérer d'autres pathologies :
Il
y a d'abord le calme. Assez rare devant les amphis d'exam.
Le calme est un animal fréquentable si tes nerfs n'ont pas
déjà laché. Serviable et bien organisé,
il connaît tous les sujets sur le bout des doigts, même
ceux dont les profs ignorent l'existence. Il peut t'expliquer un
truc, d'urgence, sans se décourager si tu ne piges pas immédiatement.
Le calme est bien entendu à rapprocher du premier de la classe
mais en moins démonstratif.
A
l'opposé du calme tu éviteras ces phénomènes
ci : l'anxieux. Lui ne connaît rien sur le sujet qui
va tomber ni même sur les autres, car il n'a jamais pu oublier
que travailler l'amènerait un jour ou l'autre à passer
des examens ce qui, déjà, le rendait très nerveux
et l'empêchait de travailler. S'il te parle, ce sera uniquement
pour te demander si l'an prochain tu veux bien redoubler avec lui
! ; le menteur. Celui ci sait tout mais nie tout. Il a préparé
aussi bien que le premier de la classe, sinon plus, mais le nie
et déclare à qui veut l'entendre qu'il ne connaît
rien et va être recalé. Et pourtant, avant de venir,
il a déjà fait ses bagages pour partir en vacances
àla mer rejoindre ses parents. Ces derniers lui ont fait
la surprise du billet en avance, sachant très bien que leur
petit prodige réussira haut la main ! ; le tricheur.
Oui il y en a ! Des petits malins qui, quelque fois, connaissent
mieux que n'importe qui les cours, vu qu'ils ont passé plus
de temps àles recopier sur un timbre poste que toi à
les appendre. Avant l'exam, ils ne peuvent rien te dire, vu qu'ils
sont trop concentrés à se souvenir où se trouve
tel ou tel mémo : dessous la grosse breloque de leur grand-père
qu'ils portent au poignet pour la première foi, dans le repli
négligeant de la manche de veste qu'ils ont chippé
au grand frêre, derrrière les énormes branches
des lunettes d'écailles vert fluo achetées tout exprès
ou dans l'entre-deux de leur slip kangourou dont le gratouillement
les feront pouffer de rire pendant l'épreuve.
J'espères
t'avoir fait un peu sourire, avant ton épreuve. Lors de celle-ci,
surtout, évites de penser à moi si tu vois apparaître
dans la salle d'exam un de ces candidats, au risque d'être
pris(e) pour un(e) hystérique ne supportant pas la pression
des examens !
J'allais
oublier : bien entendu, les capacitaires sont tous des bûcheurs
invétérés, toujours maîtres d'eux-mêmes,
respectueux des autres et tout et tout !
Bisous.
Virginie (étudiante en Licence droit à Lille) |